Les faucons, les pigeons et les prédateurs

Les faucons, les pigeons et les prédateurs

Les islamistes ont remporté les élections en 2011 : Jebali, Larayedh et Jomâa ont cédé délibérément le pouvoir après avoir posé les jalons d’un processus démocratique et les fondements d’un Etat de droits. Face à tous les brasiers, avec des tisonniers aussi gros que leur hargne et leur soif de vengeance, toutes les flammes et de tous les incendies, la réponse était toujours : plus de libertés.

Leur prédécesseur et la famille politique à laquelle il appartient ont accaparé tous les pouvoirs depuis 1957 et ne l’ont quitté qu’avec un coup d’Etat en 1987 après avoir saigné à blanc le pays.

En 1989 : les rcdistes ont falsifié les élections et ont dirigé le pays d’une main de fer avec la bénédiction et la collaboration d’une gauche caviar et éradicatrice. Seule la révolution où une partie du peuple devait en payer les frais était en mesure de les sortir du pouvoir après avoir tout anéanti : l’économie, la société et toute valeur morale.

Malgré ce sombre passé : Nabli, Morjene et Eissebs laissent entendre dans des propos scabreux qu’ils n’ont que faire du pouvoir. Et Baccouche de surenchérir : « Nahdha devrait rester dans le camp de l’opposition afin d’apprendre à gouverner. » En fait, ce sont les mandarins de son parti qui se sont chargés de l’expliquer : Olfa Youssef et Raja Ben Slama : Cette question de démocratie devrait être reportée à la Saint-glinglin, l’essentiel pour le moment c’est de préserver « notre modèle sociétal ».

Mohsen marzouk, quant à lui, avait fait le départ entre la race qui a « du sang rouge » et celle qui en est dépourvue. Peut-être il serait juste bon à être déversé comme l’avait confirmé Deus ex machina (Le nonagénaire) avant de quitter le pouvoir.

Les leaders du parti « des démocrates, progressistes, modernistes » ont choisi la vindicte et l’équilibre de la terreur intellectuelle en n’utilisant le terme « Démocratie » que selon leurs convenances, selon les lubies ombrageuses de leur parti. Cela, Georges Burdeau, théoricien de la Démocratie a oublié de l’inscrire dans les gradations doctrinales de ses théories.

Bon sang ! Est-il besoin d’être un foudre d’intelligence pour comprendre que les caciques du rcd, qui à la faveur des deniers du peuple volé autrefois et des sommes mirobolantes reçues des pays de l’urine du chameau tentent d’arrêter le processus démocratique ?

Est-il besoin d’être rompu aux arcanes de la chose politique pour comprendre que ce ne sont pas ceux qui font le plus de bruit qui abattent le plus de besogne, que les poules n’auront jamais des dents et que ceux qui soutiennent, sans réserves, Gueddafi, Bachar et Sissi ne peuvent pas être démocrates ?

Par Belhassen Soua